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Regroupés à l'entrée des Jardins de la Fontaine, nous allons voir la conque où la source vauclusienne bouillonne, permettant l'installation des Volques Arécomiques et les débuts de la cité. A toutes les époques ces eaux ont été vitales pour les activités humaines: moulins à blés, à huile, jardins, teinturiers, corroyeurs même si durant tout le Moyen-Age les remparts n'englobaient pas "la source"....

On imagine l'aspect à diverses époques, tantôt divagantes, domestiquées pour des intérêts particuliers, canalisées dès le XVIII°s par Mareschal qui imagine un nouveau quartier......

Tout à coup, elles disparaissent à la hauteur du square Antonin mais l"Agau" est sous nos pieds, véritable nerf économique de la ville pendant plusieurs siècles. De haut, nous imaginons les bassins des teinturiers, le travail des artisans, très organisés et contrôlés, œuvrant, dès le Moyen Age, pour les tissus de laine, assez ordinaires, puis, à partir du milieu du XVII°s, pour les soies qui deviendront essentielles très vite.

Dans l'ancienne résidence de l'Evêque, devenue, après bien des vicissitudes, "Musée du Vieux Nîmes" au début du XX°s, nous avons la primeur d'une exposition temporaire sur le thème de la "Soie" qui pendant 3 siècles sera la première ressource de la ville: les négociants, véritables aventuriers de l'économie, faisaient réaliser leurs commandes par de très nombreux ateliers (4500 en 1778) et livraient non seulement le Royaume, les pays voisins mais aussi les "Echelles de Barbarie", celles " du Levant" jusqu'aux colonies espagnoles d'Amérique du Sud, et même l'Extrême -Orient....

Au XIX°s, Nîmes sera la 3° ville du royaume pour le tissage des châles.. En effet les industriels ont toujours cherché à suivre les goûts de leurs clients, parfois même à promouvoir la "mode",  n'hésitant pas à se reconvertir si nécessaire...

Dans les collections permanentes du musée, c'est la saga de la serge "denim's", teinte en indigo, utilisée en usage détourné par Lévy-Strauss et Jacob Youphes : pour les chercheurs d'or dans les années 1850, vêtement de travail du Far West, objet de séduction après la grande crise de 1930 aux US mais surtout en Europe à la fin de la 2° guerre mondiale jusqu'à nos jours.....

L'après-midi, une guide conférencière nous ouvre quelques hôtels particuliers qui ont souvent été aux mains de riches négociants du textile: Meynier de Salinelles avec sa tourelle d'angle qui englobe un escalier à vis, Boudon où le vaste espace d'entrée est complété par un jardin, De Bernis, le plus ancien, habité encore de nos jours par une famille, de Fontfroide, théâtral, de Villard avec son escalier "suspendu" et Rivet, actuellement Ecole des Beaux-arts, conçu pour un très riche marchand de soie....

Ainsi "de fil en aiguille" un autre aspect de Nîmes a été évoqué, celui d'une ville industrieuse qui a une vraie tradition textile jusqu'à nos jours.