VOYAGE FERRARE - BOLOGNE 27 AVRIL - 1er MAI 2014

CHANTAL LABORDE et MARTINE COMBECAL

Compte rendu du voyage et images : M-C MAXANT

Le Dimanche 27 Avril

 

Départ à 6 heures 30 de Montpellier, Chantal nous accueille, Guy est au volant, nous sommes dans de bonnes mains…

 

Arrêt à Nîmes où nous rejoint Martine qui sera là pour nous faire partager avec beaucoup de clarté et de gentillesse tout son savoir en Art et civilisations.

 

Arrivée à Ferrare vers 20 heures à "l’hôtel Europa" en centre ville, ce qui nous permet malgré une petite pluie d’aller après le repas admirer quelques monuments de nuit.

 

 

Le Lundi 28 Avril

 

Ferrare

 

Ferrare, en Emilie, se dresse sur les rives du Pô. Cette magnifique ville a conservé au fil des siècles le grand prestige acquis lors de la gouvernance de la famille d’Este qui, ayant pris le contrôle de la ville en1264 et obtenu en 1391 l’appui du pape et de Venise pour sa reconnaissance en tant que ville universitaire, transforma la citadelle médiévale en chef-d’oeuvre de la Renaissance, véritable foyer humaniste, littéraire, savant et raffiné.

 

Au 16ème siècle la Contre-réforme aura de grandes répercussions sur l’ensemble des Arts.

 

Le 17ème siècle verra son déclin au profit de Venise, dû à la politique fastueuse des ducs d’Este et le déplacement vers le Nord du bras du Pô.

 

 

Le matin...

Le "Monasterio de San Antonio in Polesine"

 

Situé en plein cœur du quartier médiéval, ce monastère fondé en 1257 par Béatrice II d’Este, reste enveloppé dans le même univers recueilli et paisible des premières années de son existence alors qu’il se trouvait isolé sur une île au beau milieu de l’ancien cours du Pô.

Il reçut d’emblée la protection de la famille d’Este qui ne lésina pas pour son embellissement.

 

 

A l’intérieur de l’église, trois chapelles ornées de très belles fresques :

Celle du milieu est de D. Panetti (15ème)

Elle représente l’Annonciation

 

 

Celles de gauche et de droite sont attribuées à l’école de Giotto (13ème et 14ème)

 

 

Le Cloître et le tombeau de Béatrice.

Photo d'après carte postale.

Le "Duomo" :

Sa façade tripartite mêle roman et gothique, les travaux s’étant étalés du 12ème au 16ème siècle.

Son campanile est Renaissance.

 

Au dessus du portail central très ouvragé une scène du Nouveau Testament.

Une statue d’Alberto d’Este

On remarque trois étages de colonnettes et un balcon orné d’une "Vierge à l’Enfant".

Au dessus de la loggia centrale un magnifique "Jugement dernier".

L’intérieur:

Le "Palazzo Municipale" :

Construit (entre les 13ème et 15ème) il a servi de résidence à la famille d’Este jusqu’au 16ème siècle, date à laquelle la cour se transféra au Château d’Este. Il abrite maintenant l’administration de la ville de Ferrare.

 

Une splendide partie couverte le relie au Château d’Este et l’entrée principale (Volte del cavallo) avec deux statues de bronze mène à la cour ducale.

La "Camerino delle duchesse" est une petite salle du palais aux décorations fabuleuses qui servait de vestiaire aux princesses d’Este.

Le "Castello Estense"

Autrefois forteresse médiévale (14ème) le Château d’Este est transformé (16ème), les crénelures font place à d’élégantes balustrades, les tours se rehaussent de miradors, la cour se pare de fresques et il devient la magnifique résidence de la Cour.

 

La statue de « Savonarole » : impressionnant…

 

Déjeuner et après-midi

Reposés et après un bon repas (de pâtes bien sûr), nous nous dirigeons vers le Palais des Diamants pour voir l’exposition consacrée à Matisse.

 

Le "Palazzo dei Diamanti" :

Construit aux 15ème et 16ème siècles, il fut une des demeures de la famille d’Este. Son architecture est caractérisée par une superbe façade dont le bossage à facettes rappelle l’un des emblèmes de la maison d’Este : le diamant. (8500 blocs de marbre taillés).

L’intérieur présente une typique cour Renaissance avec un cloître et un puits.

Il abrite aujourd’hui la Pinacothèque.

 

 

Exposition Matisse :

"Portrait, force de la ligne, émotion de la couleur"

 

Sortant de l’exposition nous flânons vers les remparts

Les avenues sont larges, calmes, pavées de galets ronds, il y a beaucoup de verdure, c’est très reposant mais nous commençons à sentir la fatigue car, comme toujours, la journée a été bien remplie.

 

Repas et nuit

Le mardi 30 avril : petit déjeuner et départ pour Bologne

Bologne

Située entre le Pô et les Apennins, Bologne est le chef-lieu de l’Emilie-Romagne.Fondée par les Etrusques (534 Av JC) elle prend le nom de Felsina.

Après une domination gauloise, les Romains y placent un " Castrum " (189 Av JC), c’est Bononia.

Détruite par une série de violences et de dominations d’origines diverses (Barbares et autres) Bologne renaît au 10ème siècle, se renforce, se transforme, et devient grâce à son Université un foyer culturel qui rayonne dans toute l’Europe.

La vieille ville, une des cités médiévales les mieux conservées d’Europe est entourée d’une muraille de briques d’environ 6 km, douze portes y donnent accès. On y trouve beaucoup de ruelles étroites et tortueuses bornées de portiques et d’arcades qui sont la signature de Bologne.

Elle recèle aussi un grand nombre de richesses Renaissance et Baroque.

 

 

Le rayonnement culturel de son Université lui a valu le surnom de "la Dotta" (la savante)

La couleur de ses tuiles, (et ses idées de gauche..) celui de "la Rossa" (la rouge).

Et son excellente cuisine celui de "la Grassa" (la grasse).

 

 

Notre visite débute par la Pinacothèque nationale

Elle offre un parcours à travers la peinture émilienne (du 13ème au 19ème) qui permet d’admirer entre autres des oeuvres de Giotto, Raphaël, Titien, Annibale et Lodovico Carracci, Guido Reni, et les magnifiques fresques de Niccolo dell’Abate.

 

Installation à "l’hôtel Tre Vecchi"

Déjeuner et après-midi

Visite de la ville

 

La "Piazza Maggiore" :

 

C’était la place d’un grand marché mais aussi le centre politique et religieux de la période médiévale, c’est toujours la place la plus importante de la ville.

 

C’est là que se trouvent les principaux bâtiments médiévaux :

 

 

Le "Palazzo del Podesta" : (13ème)

 

L’étage inférieur est constitué par une double arcade ouverte appelée "Voltone del Podesta", on y trouve les statues en terre cuite des protecteurs de la ville.

 

 

Le "Palazzo Re Enzo" et la "Torre dell Arengo" (13ème)

 

Il fut ajouté au Palazzo del Podesta devenu insuffisant pour accueillir les citoyens.

 

La cloche de la tour prévenait les gens en cas d’urgence.

 

Il servira de prison au roi Enzio de Sardaigne jusqu’à sa mort en 1272.

 

Le "Palazzo dei Banchi" (16ème)

 

De là part le fameux portique, le "Pavaglione" qui va jusqu’au Palazzo dell’Archiginnasio.

 

 

 La "Fontana del Nettuno" (16ème)

 

La statue monumentale du Dieu de la mer en bronze de Jean de Boulogne représente le symbole du pouvoir papal, le Pape domine le monde comme Neptune domine le monde des eaux.

 

Au pied du Dieu, les Sirènes représentent le Gange, l’Amazone, le Danube, et le Nil, fleuves des continents connus à l’époque.

 

 

 

 

 

Le "Palazzo d’Accursio" (14ème)

Complexe architectural monumental, forteresse composée de quatre cours intérieures.

Il abrite le Conseil municipal et le Musée Morandi.

Sur la façade on peut voir la statue de Grégoire XIII qui fit adopter le calendrier grégorien.

Il vit le sacre de Charles Quint et abrite de nombreuses fresques relatant l’histoire de la ville.

A l’intérieur splendide escalier de Bramante (les chevaux pouvaient le monter)

 

La "Palazzo dell’Archiginnasio" (16ème)

Il a été le premier siège de l’Université, elle était dirigée par les étudiants.

On y trouve :

Une cour à portique et à loggia décorés d’un grand nombre d’écussons d’étudiants et docteurs.

 

Un théâtre d’anatomie (1645) en bois de cèdre, les murs sont décorés de statues de médecins célèbres, la chaire à baldaquins est soutenue par deux écorchés.

Un très bel amphithéâtre : "le Stabat mater ".

Le "Palazzo dei Notai" (14ème)

La "Basilica di San Petronio" (1390-1561)

C’est une église immense, une des plus grande au monde, (137 mètres sur 60, la voûte est à 45 mètres).

Pour des raisons plus politiques qu’économiques elle ne fut jamais achevée, on remarque des niches vides de statues.

Le portail rouge et blanc est torsadé.

 

L’intérieur, grandiose, outre de nombreuses œuvres d’art, comporte 22 chapelles dont la plus remarquable est celle décorée de fresques de G. de Modena représentant "le voyage des Rois Mages" et "l’Enfer".

S’y trouve aussi un très beau polyptyque de Jacopo di Paolo.

A l’intérieur, au sol, "la Méridienne de Cassini" (1653).

C’est une ligne de laiton et de cuivre (la plus longue au monde en lieu clos) de 68 mètres, encastrée dans le marbre.

Lorsque le Midi solaire est illuminé les cloches de la Basilique sonnent, suivies par celles des autres églises de Bologne.

 

San Stefano ou les sept églises
C’est le "Saint des Saint" de Bologne, complexe religieux rempli de symbolisme et de mysticisme composé de plusieurs églises et dédié à la passion de Jésus.
Le noyau originel aurait été  édifié par San Petronio sur un temple païen contenant une source, dédié à Isis, pour imiter le saint Sépulcre de Jérusalem (5ème).

 Les dernières restaurations (fin 19ème et début 20ème) ont modifié l’aspect général du complexe, qui passa des sept églises traditionnelles à quatre.

Nous admirons la place, ses arcades, ses sculptures.

Le complexe se compose de :

L’église de la Crucifixion (8ème)

 

On peut y admirer "La lamentation" groupe sculpté en papier mâché (18ème) de Gabriello Pio. Le crucifix est de 1380.

 

Sur les murs fresques (15ème) illustrant le martyre des Saints Vitale et Agricola, dont les restes sont dans une urne.

 

 

La basilique du Saint Sépulcre (5ème restaurée au 12ème)

 

Douze colonnes de marbre encerclent le sanctuaire qui conserve les reliques de San Petronio.

 

Cette église est aussi une source d’eau, en rappel des eaux du Jourdain. Une colonne de marbre noir symbolise la "Flagellation".

 

 

 

La basilique de San Vitale e Agricola (5ème, restaurée au 8ème et 12ème).

 

Deux sarcophages que l’on pourrait attribuer aux Saints.

 

L’église de la Sainte trinité ou du Martyrium (13ème).

 

Divisée en cinq nefs aux fines colonnes de marbre rouge.

 

Dans la dernière chapelle groupe en bois grandeur nature, "l’Adoration des Mages", c’est la plus ancienne crèche connue (14ème).

 

La Cour de Pilate (13ème) relie les différents bâtiments.

 

Une très belle vasque au centre.

 

 

Le cloître

 

Il a deux étages.

 

Certains chapiteaux sont remarquables.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les tours penchées de Bologne

Il semblerait que la ville de Bologne possédait au Moyen-âge de nombreuses tours d’habitation bâties lors de la guerre entre Guelfes et Gibelins (11ème et 12ème).

On a la " Torre Garisenda" de 48 mètres (autrefois 60) et la " Torre Asinelli" de 97 mètres.

 

Repas et nuit...

 

Puis c’est le retour à l’hôtel c’est bon de mettre les pieds sous la table et de se reposer!

Le mercredi 30 avril

Le matin...

 

Le Musée archéologique

 

La section des Etrusques expose des objets trouvés dans la région de Bologne qui permettent de suivre l’évolution de cette civilisation depuis ses origines (9ème AC) avec la fondation de Felsina, jusqu’au 5ème siècle AC.

 

On découvrit près de 4000 tombes dont furent récupérées de nombreuses urnes, poteries, bronzes etc…

 

Société guerrière, vigoureuse, portée sur la superstition. Société soudée qui raffole de l’ornementation, ils avaient le goût de la couleur, des ornements, du luxe, du faste, de toutes les belles choses.

 

 

 

 

Déjeuner et après-midi...

 

La Cathédrale Saint Pierre

Construite au 12ème siècle, elle est démolie et reconstruite en grande partie au 16ème et 18ème, l’intérieur est fortement baroque.

On peut noter un groupe de statues en terre cuite illustrant " la Déposition de la Croix" (16ème).

 

L’église de la Santa Maria delle Vita

On y découvre une œuvre extraordinaire "La lamentation sur le Christ mort" de Nicollo dell’Arca, ensemble de sept statues en terre cuite grandeur nature, c’est une «des merveilles italiennes» qui exprime de façon époustouflante autant que tragique la douleur devant la mort.

Lisons Vittorio Sgarhi : « Nicollo dell Arca est probablement le grand sculpteur italien du 15ème siècle, sa "lamentation sur le Christ mort" est une des plus hautes expressions de l’unité entre l’Art et l’existence lorsque nous n’arrivons plus à déterminer qui, de nous ou de l’objet que nous sommes en train de contempler, est le plus vivant ».

 

Basilique San Domenico

Les restes du saint y sont transférés en 1267 dans un monument décoré des épisodes de sa vie : "L’Arche de Saint Dominique", Nicola Pisano, Niccolo dell’Arca, Michel-Ange, Alfonso Lombardi y travaillèrent.

On peut y voir aussi de très belles stalles décorées de marqueteries et un joli cloître.

 

 

 

Jeudi 01 Mai

Et oui, il faut repartir !

Nous avons encore engrangé de beaux souvenirs, merci vraiment à vous tous qui, par votre compétence, votre organisation, mais aussi vos attentions de toutes sortes font que nous n’en avons que le plaisir. Et j’espère à très bientôt pour de nouvelles découvertes.