RODEZ AU PAYS DE SOULAGES

Jeudi 26 et vendredi 27 février 2015 -  Yves Godard et Robert Wald

Photos : Simone Gontier et Yves Godard

Compte rendu : Yves Godard

Départ de Montpellier à 9h 40. Indépendamment de la visite de la manufacture nationale de la Savonnerie de Lodève qui fabrique des tapis de très haut prestige pour les monuments nationaux, le thème général du voyage tourne autour de Pierre Soulages. Yves profite de la durée du trajet pour lire un beau texte de cet artiste consacré à sa vision de l’art et aux statues-menhirs, ces énigmes de pierre venues du fond des âges.



PIERRE SOULAGES

Le groupe :

Marie-Pierre, la guide conférencière nous rejoint à la Savonnerie à l’heure dite et va se révéler une guide exceptionnelle tant par la maîtrise de la langue que par la précision des explications. 

Après un bref historique consacré à la création de la manufacture et un hommage appuyé aux femmes de harkis  qui ont lancé la réalisation de tapis traditionnels, nous visitons les ateliers. Sur plusieurs métiers de hautes lisses, c’est à dire verticaux qui permettent de voir le tapis en cours de réalisation à l’endroit mais également à l’envers grâce à un miroir, deux femmes assises sur des tabourets travaillent méticuleusement, choisissant la couleur des fils, le nombre de brins, entourant, successivement chacun des deux fils de chaîne, faisant une boucle, s’assurant que la tension est constante puis coupant le fil et le tassant à l’aide d’un peigne. Selon les tapis, c’est entre dix et vingt nœuds qui sont ainsi réalisés par centimètre carré. Un travail de fourmi qui nécessite une attention de tous les instants. Il faut entre cinq et sept ans pour créer un tapis qui ira reposer sur le sol d’un de nos palais nationaux.


Au passage du pont de Millau, Robert ne nous laisse rien ignorer des caractéristiques techniques de cette remarquable réalisation de la société Eiffage à laquelle a participé le bureau d’études de l’architecte britannique Norman Foster.

Après l’installation au très confortable hôtel Mercure de Rodez, une salle étant mise à notre disposition, Yves, en vue de la visite du musée Soulages prévue le lendemain, fait une présentation rapide des divers procédés de reproduction de dessins : taille d’épargne pour les bois, taille au burin ou utilisation d’acide pour les plaques de cuivre conduisant aux eaux-fortes, aquatintes permettant d’obtenir  une meilleure résolution de la reproduction.

C’est ensuite le départ vers le musée Fenaille, avec sur le parcours, une visite rapide mais fort intéressante de l’impressionnante cathédrale “Notre Dame” dont Robert nous apprendra qu’elle a été construite entre le XIIIe et le XVIe siècle. La neige annoncée n’est pas là mais une pluie légère nous contraint à ouvrir les parapluies.

Musée Fenaille

Devant les statue-menhirs c’est toujours la même fascination et les mêmes interrogations. Le guide aux envolées lyriques poético-religieuses nous fait partager sa connaissance parfaite des œuvres du musée.

Retour à l’hôtel par la vieille ville. 

En prévision de la visite à Conques qui aura lieu le lendemain matin et dans l’incertitude du temps qu’il fera, Yves,  s’aidant d’un diaporama, fait une analyse très complète du tympan de l’abbatiale de Conques.

Repas pantagruélique à l’auberge de l’Aubrac. Pour beaucoup, l’Entrée seule aurait suffit. Trop c’est trop! Et c’est bien dommage, une bonne partie de la tartiflette au confit de canard sera remportée par les serveurs.

Le lendemain, départ pour Conques prévu à 8h 30. A 8h 20 tout le groupe attend sagement dans le car et nous démarrons. Arrêt à Salles-la-source où nous allons admirer, dans les embruns, la superbe cascade dont l’eau tombe d’une hauteur d’une vingtaine de mètres avec un débit impressionnant.

La rivière que nous longeons charrie des particules de terre rouges d’oxyde de fer et a une couleur chocolat.

A Conques, Guy prend la décision de nous faire arriver au village par les hauteurs. Excellente initiative! Il ne pleut pas, la lumière est belle et les pierres mouillées sont resplendissantes. L’unité des constructions aux toits d’ardoises est magnifique et soudain l’abbatiale apparaît dans toute sa splendeur. On conçoit que Soulages ait pu être impressionné par ce joyau de l’architecture romane. Tout le groupe est sous le charme de ce merveilleux village. Nous sommes alors pris en charge par Anne, notre guide, qui va se montrer extrêmement compétente. L’intérieur de l’église est un enchantement : hauteur vertigineuse de la nef, harmonie de l’ensemble, lumière douce, nous laissent sans voix. Heureusement ce n’est pas le cas de la guide qui nous conduit aux tribunes où nous pouvons admirer, de haut, l’intérieur de l’église mais aussi, de près, les vitraux de Soulages et les chapiteaux. La magie du lieu continue d’opérer sur tout le groupe…

Les vitraux de Soulages

Visite de l’exceptionnel  Trésor de l’abbaye de Conques, à l’abri, dans une salle aux allures de coffre-fort. Nous est présenté tout un ensemble de reliquaires dont la Majesté de Sainte Foy resplendissante d’or et de pierres précieuses. A l’entrée nous pouvons voir plusieurs des vitraux modernes réalisés par Chigot, un maître verrier limougeaud, vitraux déposés lors de l’installation des 104 vitraux de Soulages.

Sur la route du retour, arrêt à l’auberge de l’Ady. La réception est toujours aussi fastueuse : nappes en toile damassées, serveurs et serveuses impeccablement vêtus de noir et blanc. Le repas est la hauteur ; pas de denrées chères mais des denrées magnifiquement travaillées et présentées. Un régal pour les yeux et les papilles!

14h 30 Guy nous laisse devant le musée Soulages où nous attend la charmante Amandine à l’élocution parfaite. A travers ses réalisations, ses essais divers, c’est toute la vie de Soulages qui se dévoile à nos yeux. Certains sont enchantés, d’autres dubitatifs. Yves est ravi d’avoir enfin une explication complète de la technique de fabrication du verre translucide des vitraux de Conques.

Quelques oeuvres

Et c’est le retour dans une ambiance toujours  chaleureuse. Arrivée à Montpellier à 19h 30.