WASHINGTON ET LA VIRGINIE COLONIALE

CONDUIT PAR Michel BANDRY et Robert WALD

DU 1er OCTOBRE 2012 AU 9 OCTOBRE 2012

Photographies aimablement proposées par Françoise Roudil.

Avec le fonds documentaire de l'Internet.

PRESENTATION DU VOYAGE

Le but de ce voyage est de faire découvrir la ville de Washington avec ses principaux monuments et musées et une partie de la Virginie, en mettant l'accent sur l'histoire politique et sociale de cet Etat de 1607 -avec l'arrivée des premiers colons- à la guerre d'indépendance de 1775-1783.

Le groupe Thélème à Washington
Le groupe Thélème à Washington

Après un départ tardif (!)....

Vol Air France Boeing 777
Vol Air France Boeing 777

Arrivée à l'hôtel...

Premier contact. Les Guides : June Hager, Michel Bandry et Robert Wald ...

Notre premier bus.... avant la panne !
Notre premier bus.... avant la panne !

Notre premier contact à notre arrivée est un repas au restaurant Thunder Grill dans Union Station. Inauguré en 1907, ce bâtiment majestueux qui accueillait les arrivants à Washington était représentatif de l'importance et du rôle de la capitale fédérale. L'architecte Daniel H. Burnham s'inspira des monuments de la Rome antique : l'arche de Constantin pour la façade neoclassique avec ses colonnes surmontées d'une corniche sur laquelle reposent six statues monumentales dues à St Gaudens. L'intérieur avec son hall principal surmonté d'une voûte arrondie haute de 32 mètres avec ses caissons hexagonaux recouverts de moulures et de feuilles d'or est bâti sur le modèle des Thermes de Caracalla. Longtemps carrefour ferroviaire de première importance, Union Station a vu son activité de gare fortement diminuer et abrite maintenant de nombreux restaurants et boutiques. Elle donne sur Columbus Circle, et de là sur le Capitole.

WASHINGTON D.C. (DISTRICT OF COLUMBIA)

 Organisation géographique de la ville.

Du Capitole partent 4 axes: North Capitol, South Capitol, East Capitol, West Capitol.

Ils divisent la ville en quadrants : NW (North West), NE (North East), SW (South West), SE (South East).

Les grandes rues Nord-Sud sont numérotées.

Les grandes rues Est-Ouest sont désignées par une lettre de l’alphabet.

Exemple : notre hôtel a comme adresse : 1475 Massachusetts Avenue NW.

 

 

Créée en 1783 pour accueillir le gouvernement et les institutions fédérales des États-Unis, Washington fut conçue dès le début comme un modèle  d'architecture et d'urbanisme. Georges Washington confia l'élaboration des plans de la ville à Pierre Charles l'Enfant, un ingénieur d'origine française qui avait combattu à ses côtés. Ce dernier s'inspira des plans de certaines villes européennes pour donner à la nouvelle capitale un éclat qui manquait souvent aux villes de cette jeune nation.

Rares sont les villes bâties à partir d'un plan préétabli et cette spécificité confère à la capitale des Etats-Unis une atmosphère particulière. Ici, les avenues sont larges et bordées d'arbres, les édifices sont majestueux et aucun gratte-ciel ne vient couper la ligne d'horizon. Chaque année, des millions de touristes se pressent pour découvrir « la Rome du XXe siècle » et respirer ce parfum de pouvoir symbolisé par les magnifiques bâtiments administratifs qui ornent Washington. Washington est aussi une ville qui rayonne sur le plan culturel. Elle comprend de nombreux musées célèbres dans le monde pour leur qualité. La richesse des collections est saluée par tous et ces différentes attractions attirent chaque année plusieurs millions de visiteurs.

 

Mardi 2 Octobre 2012

Préparation d'une journée....
Préparation d'une journée....

La découverte de Washington passe d'abord par la visite des principaux monuments effectuée sous la conduite de notre guide June Haeger le 2 octobre au matin. Ils sont situés dans le Mall, le plus ancien parc fédéral du pays qui s'étale sur plusieurs km² en adoptant une forme de croix. Son plan a été dessiné par Pierre Charles L’Enfant.

A l'est du Mall se trouve la colline du Capitole, à l'ouest le majestueux Monument de Lincoln, au nord la Maison Blanche et le long du Mall d'autres monuments comme le Memorial de la Guerre du Vietnam, mur noir de 150 mètres sur lequel sont gravés les noms des 58 156 Américains tués ou portés disparus durant cette guerre.

D'abord La Maison Blanche.

Résidence de la famille présidentielle depuis 1800, la Maison Blanche est l'un des édifices les plus célèbres des Etats-Unis. Sa construction fut décidée peu après la création du District of Columbia par une loi du Congrès de 1790. L'architecte retenu, James Hoban, s'inspira largement du palais ducal de Dublin en Irlande. Une histoire mouvementée a marqué cette demeure depuis le début de sa construction en 1792. En effet, incendiée par les Anglais en 1814, la Maison Blanche doit son nom à la peinture blanche qui fut appliquée sur les murs pour masquer la couleur noirâtre des murs calcinés. Les travaux de reconstruction ne finirent qu'en 1891, ralentis par la guerre de Sécession qui ravagea le pays. Bien entendu, la Maison Blanche a connu de nombreuses et profondes mutations depuis cette époque, notamment dans l'aménagement intérieur. Au début du XXe s., deux ailes furent ajoutées sur les côtés du bâtiment pour pouvoir abriter l'ensemble des membres du bureau présidentiel qui avait considérablement augmenté. Enfin, le bâtiment fut totalement reconstruit dans les années 1940 pour remplacer le bois d'origine des murs par du béton et des poutres métalliques.

 

Visite de la ville sous la pluie....

Ensuite les principaux monuments : Le plus haut est situé au coeur du Mall : le Washington Monument, obélisque de 170 mètres de haut en marbre blanc érigé en hommage au premier président des Etats-Unis, est un des symboles les plus marquants de la ville. La grande esplanade et le bassin situé à ses pieds en font un lieu de rencontre privilégié. On peut profiter de la plus belle vue de cet obélisque depuis le Lincoln Mémorial en admirant le reflet du Washington Monument dans le grand bassin

Construit en marbre blanc du Colorado, le Lincoln Memorial rappelle les temples grecs de l'Antiquité. Cet immense édifice constitué de 36 colonnes hautes de 10 mètres, représentant les 36 Etats du pays au moment de la mort d'Abraham Lincoln (1809 -1865) lui rend hommage. Le 16ème président des Etats-Unis est célèbre pour avoir mis fin à la guerre de Sécession et aboli l'esclavage. A l'intérieur du Memorial, une statue en marbre haute de 6 mètres réalisée par Daniel Chester représente Abraham Lincoln. C'est devant l'entrée de ce monument que Martin Luther King, le 28 août 1963, prononça son célèbre discours "I Have a Dream". D'autres monuments ont été érigés en hommage aux combattants des diverses guerres, ou à d'autres hommes illustres : le World War Two Memorial, le Korean War Memorial, le US Marine Memorial, le Thomas Jefferson Memorial, le Franklin D. Roosevelt Memorial. Nous nous sommes particulièrement attardés devant les émouvants Vietnam War Memorial et celui à la mémoire des combattants de la guerre de Corée.

 

La visite nous a fait découvrir le Arlington National Cemetery. Ce cimetière affecté à l'origine aux morts de la guerre de Sécession compte maintenant plus de 300 000 tombes dont celle de John F. Kennedy.

L'après-midi continue par une visite guidée de la Bibliothèque du Congrès.

 

Fondée en 1800 par le président des États-Unis John Adams, la Bibliothèque du Congrès est la plus importante du monde en nombre de livres détenus (90 millions d'ouvrages). Centre de recherches, elle tient également lieu de bibliothèque nationale pour les États-Unis. Divisée en trois bâtiments, dont le plus important est le James Madison Building, elle expose aux yeux des visiteurs, des millions d’ouvrages de toutes les époques, particulièrement bien conservés.

La bibliothèque du Congrès est située sur la colline du Capitole. Plus haut monument de Washington, à l'exception de l'obélisque du Washington Monument, le Capitole est le siège du Congrès américain, le corps législatif du gouvernement des Etats-Unis composé de deux chambres, le Sénat et la Chambre des Représentants. Aujourd'hui constitué d'un dôme et de deux ailes, le Capitole a vécu une histoire pour le moins mouvementée. Sa construction débuta en 1793 et fut suffisamment avancée pour abriter le Congrès sept ans plus tard. Incendié par les Anglais en 1812 et sauvé de justesse par la pluie, il fut rénové jusqu'en 1827. Agrandi dans les années 1850, il fallut attendre 1863 pour que le Capitole arbore son célèbre dôme surmonté d'une statue symbolisant la liberté. Construite par Cass Gilbert entre 1931 et 1935, la Cour suprême des États-Unis est de style antique pour s’harmoniser avec les bâtiments qui l’entourent. Elle ressemble à un temple corinthien.

 

Intérieur de la bibliothèque du congrès sous la conduite de Claire lizy

La zone des musées...

Puis visite de l'American Art Museum qui offre un panorama complet et remarquable de la peinture aux Etats-Unis, de l'époque coloniale à la période contemporaine. Ce musée ainsi que la National Portrait Gallery qui est logée sous le même toit est l'un des quatorze musées de

The Smithsonian Institution .

L'Anglais James Smithson, né en 1765 des amours illégitimes de Hugh Smithson, premier duc de Northumberland et d'Elizabeth Hungerford Macie, fit une brillante carrière scientifique qui lui permit d'amasser une fortune importante. Après avoir obtenu, à 50 ans, de porter le nom de son père au lieu de celui de sa mère mais pas son titre il décida de léguer sa fortune à la jeune nation américaine afin de développer à Washington sous le nom de Smithsonian Institution, l'enseignement, la recherche et les arts.

Le siège de l'institution est situé au Smithsonian Institution Building (The Castle), bâtiment de briques rouges. L'Arthur M. Sackler Gallery abrite une importante collection d'art oriental dont l'origine est la donation faite par un chercheur en médecine, A.M. Sackler. Cette galerie est reliée à la Freer Gallery of Art (du nom du collectionneur Charles Lang Freer qui fit fortune dans les chemins de fer et se passionna pour l'Extrême-Orient). Cette dernière abrite d'importantes collections d'art chinois et japonais et de peinture américaine. C'est là que l'on trouve la plupart des oeuvres de James McNeill Whistler, un des impressionnistes américains "en exil" comme Mary Cassat ou John Singer Sargent. Le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden ( du nom de Joseph H. Hirshhorn, immigré lituanien qui fit fortune dans l'uranium), bâtiment cylindrique percé d'une cour, expose par rotation une partie des 6 000 oeuvres de la collection d'art moderne de Hirshhorn.

L'histoire, l'ethnologie, l' anthropologie, la technologie, les sciences de la nature sont représentées dans le National Museum of African Art, le National Museum of the American Indian, le National Museum of Natural History, le National Museum of American History, le National Air and Space Museum.

 

 

Repos bien mérité dans la cour du musée couverte par Norman Foster

Mercredi 3 octobre 2012

D'abord, une courte visite au National Museum of the American Indian...

Puis, visite du plus grand musée de Washington, dû lui aussi à l'initiative d'un richissime mécène : The National Gallery of Art.

Dans les années 1930 Mellon décida de doter son pays d'un musée à l'image de la National Gallery de Londres. Le Congrès accepta le legs en 1937. Inauguré en 1941, le musée est une construction, néoclassique en marbre blanc, avec un front à colonnes et dôme central. En 1978, l'aile Est, conçue par Ieoh M. Pei, ouvrit ses portes pour présenter sur trois niveaux les importantes collections du XXe s.

De la peinture italienne du XIIIe s. jusqu'aux productions des mouvements artistiques du XXes. tous les mouvements et écoles de la peinture européenne et américaine y sont représentés, ce qui fait de la National Gallery of Art un des plus grands musées au monde constamment enrichi par des donations privées.

 

Arrivée à la National Gallery of Art
Arrivée à la National Gallery of Art

Le jardin des sculptures du XXe a été créé en 1999...

La fin de l’après midi est laissée libre. Certains visitent la Vieille Poste, d’autres restent dans les musées ou se livrent à des achats dans le grand magasin Macy's situé près de notre restaurant du soir.

On se sert du plan de Washington....

Plan de Washington
Plan de Washington

The old Post Office

Le diner chez Tony Cheng ...

Après le diner, quelques courageux vont en taxi sur le Mall...

Photos Monique Fabre

Jeudi 4 Octobre 2012

La matinée du 4 octobre est consacrée à la visite de la Phillips Collection, située non loin de l'hôtel.

Nous nous y rendons à pied par Church Street et ses magnifiques Row houses.

Ce musée privé abritait à l'origine, dans les années 1920, la collection de peinture moderne de Duncan Phillips s'est agrandie et enrichie depuis d'un remarquable ensemble de tableaux illustrant l'évolution de la peinture , des sources de la modernité à la production moderne et contemporaine. Degas, Bonnard, Manet, Van Gogh, Cézanne, Picasso, Rouault, de Staël, Soulages, Braque, Gris entre autres y sont présents ainsi que les peintres américains contemporains ( Hopper, Gottlieb, Still, Rothko, Eakins....)

Row houses dans Church street

La Phillips Collection...

Quelques oeuvres ....

Renoir, Rothko, ...

Visite de Dumbarton Oaks

Welcome to the Gardens at Dumbarton Oaks!

 

In 1920, after a long and careful search, Mildred and Robert Woods Bliss found their ideal country house and garden within Washington, DC. They purchased a fifty-three-acre property, described as "an old-fashioned house standing in rather neglected grounds," at the highest point of Georgetown. Within a year the Blisses hired landscape gardener Beatrix Farrand to design the gardens. Working in happy and close collaboration for almost thirty years, Mildred Bliss and Beatrix Farrand planned every garden detail, each terrace, bench, urn, and border.

Promenade dans Georgetown

L'histoire de Georgetown remonte à la première moitié du XVIIIe siècle avec l'arrivée d'Ecossais. La ville fut officiellement fondée en 1751 dans le comté de Frederick au Maryland par George Beall et George Gordon sous le nom de Town of George. George étant à la fois le prénom des deux fondateurs et le nom du roi d'Angleterre de l'époque, George II d'Angleterre.

Située à la limite navigable du Potomac pour des navires venant de l'océan, la ville prospéra rapidement grâce à son port, lieu d'échange et de commerce du tabac ainsi que des moulins pour obtenir de la farine.

Depuis, Georgetown fait partie de l'histoire de Washington. On construisit pour développer la nouvelle ville le Chesapeake and Ohio Canal dans les années 1820. Une inondation en 1890 et surtout, au milieu du XIXe s., la concurrence du rail eurent raison de l'exploitation du canal qui est devenu aujourd'hui, un lieu d'agrément (Chesapeake and Ohio Canal National Historical Park). Le charme de Georgetown vient de ses rues bordées d'arbres séculaires et de maisons de style fédéral. C'est un quartier recherché et... très cher, notable également pour ses nombreux restaurants. Il est aussi le site de l'Université de Georgetown, université catholique fondée par les jésuites en 1789.

Apéritif sur le Potomac et promenade le long du canal

Diner-concert au Blues Alley

Founded in 1965, Blues Alley is the nation's oldest continuing jazz supper club, having showcased internationally renowned concert hall artists such as Dizzy Gillespie, Sarah Vaughan, Nancy Wilson, Grover Washington Jr., Ramsey Lewis, Charlie Byrd, Maynard Ferguson and Eva Cassidy in a small intimate setting.

 

Located in the heart of historic Georgetown in an 18th century red brick carriage house, Blues Alley offers its patrons a unique ambiance, reminiscent of the jazz clubs of the 1920's and 30's.

 

 

Rachelle Ferrell est une chanteuse et musicienne américaine née en 1961 à Berwin, en Pennsylvanie (États-Unis). Même si sa carrière englobe de nombreux genres musicaux dont la soul, le gospel, la pop ou le classique, elle est surtout reconnue pour ses talents d'artiste jazz.

LA VIRGINIE COLONIALE

Divisé en deux parties par la baie de Chesapeake, l’Etat est composé d'une plaine côtière, le Tidewater à l'est où se sont installés les premiers colons, terre des plantations qui s'étend vers le Piémont à l'ouest et la barre montagneuse des Appalaches qui culmine à moins de 2000 mètres. Ses villes principales sont Richmond, capitale de l'Etat et ancienne capitale de la Confédération, Williamsburg, capitale coloniale, et Norfolk, importante base navale. Virginia Beach est la ville la plus peuplée. L'itinéraire proposé fera découvrir la Virginie de l'époque coloniale.

La Virginie est la première colonie anglaise d'Amérique du Nord. En 1584, le navigateur anglais Walter Raleigh fonda l’établissement de la Virginie (baptisée ainsi en l'honneur d'Elizabeth 1ère, la "reine vierge") sur l'île de Roanoke Island, à la pointe d'un archipel qui se trouve en réalité dans l'Etat actuel de Caroline du Nord. Cette première colonie, reprise par les Amérindiens, échoua avec la disparition des colons. En 1607 la Compagnie de Virginie, devenue propriétaire, affréta trois navires qui accostèrent sur les rives d'une rivière baptisée James River en l'honneur du roi Jacques 1er. La colonie s'établit à Jamestown sous la direction du capitaine John Smith. Les relations avec les indiens étaient difficiles. Il ne reste que des ruines de Jamestown, mais le parc historique de Jamestown Settlement reconstitue de manière vivante les conditions de vie du premier établissement.

John Smith institua un mode de gouvernement démocratique pour l'époque, s'entourant d'un Conseil dont les membres étaient désignés par la Compagnie et d'une "Maison des Bourgeois" élus par les hommes libres en 1619. La charte octroyée à la Compagnie prenant fin en 1624, le roi fit de la Virginie une colonie royale et nomma un gouverneur appartenant à une des puissantes familles locales.

Dès lors les relations entre la jeune colonie et la couronne vont être marquées par le conflit entre le désir d'une certaine indépendance de la part des colons et la volonté de la royauté de s'assurer un monopole économique et politique. La révolution anglaise de Cromwell en 1660 fut à l'origine d'une émigration de grands bourgeois anglais qui s'installèrent en Virginie et formèrent l'aristocratie locale.

La colonie s'est développée avec l'arrivée de colons indépendants, de serviteurs sous contrat, de" jeunes femmes pieuses et sérieuses" recrutées par annonce pour servir d'épouses aux colons, et plus tard de condamnés et de femmes de mauvaise vie.

La culture du tabac se développa et assez rapidement des plantations avec à leur centre des demeures parfois seigneuriales comme Shirley Plantation s'établirent le long de la James River, avec leurs pontons permettant l'embarquement de la précieuse denrée pour l'Europe. Au tabac s'ajoutèrent la culture de l'indigo et plus tard du coton. Des ports se développèrent comme Yorktown, grâce à l'importation de produits manufacturés anglais et l'exportation de tabac et de peaux.

Un des facteurs déterminants dans le développement des plantations fut celui de l'esclavage, suivant le modèle des plantations des Caraïbes où plus de 10 000 esclaves africains avaient été importés au XVIe s. Les premiers Africains au nombre d'une vingtaine arrivèrent en 1619 à bord d'une frégate hollandaise. L'esclavage ne fut officiellement institué qu'en 1651 et se développa rapidement grâce à la traite.

Au XVIIIe s. les relations entre la couronne et la colonie devinrent difficiles. La colonie était prospère, avec une population de fermiers et d'artisans dominée par une classe de planteurs garants d'une structure sociale assez rigide et des traditions anglaises. Pour échapper au contrôle de la couronne, le Parlement s'établit à Williamsburg dans le Tidewater des plantations en 1699. Williamsburg devint la plus importante des capitales des treize colonies. La première université américaine, le College of William and Mary y fut créé en 1695. George Whyte, juriste réputé y enseigna le droit et introduisit les idées indépendantistes qui inspirèrent de futurs présidents comme Washington, Jefferson, Monroe, Madison, un juge à la Cour suprême, Marshall, et Patrick Henry qui fut le premier gouverneur du nouvel Etat. Ces hommes imprimèrent leur marque sur le nouvel Etat fédéral et prirent une part active à la guerre d'Indépendance. Dans les années 1930, Rockefeller entreprit de redonner vie à l'ancienne capitale et finança d'énormes travaux pour lui redonner son aspect du XVIIIe s. Dans Colonial Williamsburg, des hommes et des femmes, bénévoles pour la plupart, vêtus d'habits d'époque, font revivre la cité et en présentent les principaux monuments.

Les Virginiens prirent une part active à la guerre d'Indépendance qui dura huit ans et s'acheva par la défaite de Cornwallis à Yorktown à l'issue d'un blocus qui dura plusieurs mois. Aidé de Rochambeau Washington qui faisait la guerre dans le nord, apprenant que la flotte de l'Amiral de Grasse faisait voile vers la Virginie entraîna les troupes franco-américaines vers Yorktown que Cornwallis avait fortifiée, fit la jonction avec l'armée de La Fayette pendant que de Grasse empêchait l'arrivée de renforts britanniques. Cornwallis se rendit le 17 octobre 1781.

La révolte contre le pouvoir anglais a son origine dans l'éloignement des colonies par rapport à une métropole qui ne considérait les colonies que comme une source de profit, refusait aux colons le statut de citoyens en imposant, notamment, des impôts sans que ces derniers soient consultés. Les premières escarmouches se produisirent dans les colonies du Nord, une des plus marquantes étant la fameuse Boston Tea Party en 1773. Les représentants des treize colonies se réunirent à Philadelphie au 1er Congrès continental en 1774 et, n'ayant reçu aucune réponse positive à leur demande, se réunirent un an plus tard au 2ème Congrès continental pour y déclarer l'indépendance des colonies. Le 2ème congrès demanda à Thomas Jefferson de rédiger une "Déclaration d'Indépendance" qui est devenue le texte fondateur de la démocratie américaine.

"Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : que tous les hommes sont créés égaux ; que leur Créateur les a dotés de certains droits inaliénables ; parmi lesquels la vie, la liberté et la recherche du bonheur ". Cette déclaration entend avant tout renforcer la défense des libertés américaines contre les empiètements de Londres. Dans l'esprit de ses rédacteurs elle n'a pas un sens économique et social. On notera que ces droits sont ceux des Blancs et que des conflits économiques et sociaux menaceront la jeune république, le plus grave étant celui lié à la présence de l'esclavage dans les Etats du Sud qui aboutira à la guerre de Sécession ( 1861-1865) et la défaite de la Confédération des Etats sudistes dont Richmond était la capitale.

 

Vendredi 5 octobre 2012

Départ de l'hôtel à 8 heures en compagnie de June Haeger et de notre chauffeur Wendell en direction du parc national du Shenandoah à l'ouest que nous aborderons par Thornton Gap à quelque 100 km de Washington. Tandis que nous admirons les fermes du Piémont parsemées au milieu de grandes prairies et de forêts, nous nous rendons compte de l'inquiétude de notre chauffeur dont le car se montre poussif dans les montées. Heureusement il nous amènera à bon port et laissera la place à un car de remplacement dans la journée.

A Thornton Gap nous empruntons la skyline Drive, route de crête qui traverse du nord au sud le parc national sur environ 160 km.

Le parc national du Shenandoah est une étendue sauvage qui fait partie du Blue Ridge Parkway dans la partie centrale des montagnes des Appalaches. Peu à peu investie par les colons en quête de nouvelles terres, cette région montagneuse a vu l'expulsion des premiers occupants indiens et une exploitation par des agriculteurs qui défrichèrent les forêts et en chassèrent la faune jusqu'à extinction. Si la vallée du Shenandoah à l'ouest de la chaîne des Appalaches est toujours faite de terres fertiles, la montagne vit graduellement les fermiers la quitter à cause de l'épuisement des sols. Au début du vingtième siècle, en réponse à une urbanisation croissant rapidement, la beauté naturelle des Appalaches attira de plus en plus d'Américains. En 1926, le Congrès a choisi la région du Shenandoah pour devenir un parc national et le parc a été inauguré en 1936. Les responsables du parc décidèrent de laisser les arbres et plantes sauvages se développer naturellement pour que le parc retrouve son état d'origine, ce qui permit également un retour des animaux sauvages (oiseaux, castors, cerf, écureuils lions des montagnes, ours...).

Une halte au Visitor Center de Big Meadows nous permet de voir et d'entendre des documents qui illustrent le mode de vie des paysans, le travail des équipes ayant oeuvré à l'établissement du parc. Le trajet le long de la route nous offre des vues spectaculaires sur les sommets, la vallée de la Shenandoah à l'ouest, le Piémont à l'est et la saison est assez avancée pour que les feuillages prennent leurs couleurs d'automne.

Nous quittons le Parc à Swift Run Gap et nous dirigeons vers Charlottesville. En quête d'un restaurant, nous nous arrêtons dans un village, Stanardsville, où nous découvrons un restaurant à l'ancienne. L'arrivée bruyante de 27 Français et une Américaine ne dérange pas trois dames du lieu qui avaient probablement projeté un repas de retrouvailles tranquille et nous saluent avec bonne humeur. Service rapide et souriant malgré les exigences et demandes de précisions des uns et des autres.

Nous nous dirigeons ensuite vers Monticello au sud est de Charlottesville.

Monticello est la seule résidence privée américaine inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Thomas Jefferson en commença la construction en 1769 alors qu'il avait 26 ans et ne cessa d'y apporter des aménagements jusqu'à sa mort.

 

Thomas Jefferson (1743-1826) est peut-être le personnage virginien emblématique de cette période, avec Washington, bien sûr, et il a laissé sa marque dans son Etat natal.

Important propriétaire terrien par héritage et mariage, avocat, il fut élu à la Chambre des Bourgeois en 1769. Membre du Congrès continental, il fut ensuite élu gouverneur de Virginie, membre du Congrès fédéral, ambassadeur en France, ministre des Affaires étrangères de George Washington puis président des Etats-Unis pour deux mandats en 1801.

Il publia en 1785 son seul livre, Notes sur l'Etat de Virginie, dans lequel il décrit la vie de l'Amérique coloniale. Véritable esprit de la Philosophie des Lumières, il adopte une approche scientifique, persuadé que la science pouvait promouvoir le progrès. Il se livre dans cet ouvrage à un essai de classification de spécimens botaniques, géologiques et paléontologiques dans un souci de compréhension du monde. Se considérant d'abord comme un fermier, il expérimenta constamment, essayant, sans succès véritable d'introduire la vigne dans sa propriété de Monticello. Il fit également les plans du Capitole de Richmond et de l'Université de Virginie à Charlottesville. On lui doit d'autres bâtiments, églises, bâtiments publics dans lesquels il entreprit d'adapter les formes d'architecture classique aux besoins des Virginiens et des Sudistes.

Propriétaire de nombreux esclaves, il eut une attitude ambiguë envers l'esclavage, persuadé qu'il était de l'infériorité des Noirs dont il pensait qu'ils ne pourraient être émancipés qu'avec le temps et grâce aux progrès de l'éducation.

Sur le plan des idées politiques, il était en faveur de la liberté des Etats face au pouvoir fédéral et la société idéale, selon lui, était composée de fermiers indépendants et d'une élite éclairée.

Visite de la Plantation historique de Monticello.


 

Encore quelques photos de la résidence et des jardins ...

Installation à l'Hôtel Hampton Inn

Samedi 6 octobre 2012

Visite de Richmond et de ses environs

Church Hill et l'église Saint John's Church, construite en 1741. C'est là qu'en 1775 la 2ème convention révolutionnaire de Virginie y tint ses réunions et où Patrick Henry prononça son fameux discours en faveur de l'indépendance qui se terminait par "Give me liberty or give me death". De là on a une superbe vue de la James River. Ensuite passage dans plusieurs hauts lieux de Richmond, dont la mairie, la Maison Blanche de la Confédération. 

Visite du Capitole : le parlement de la Virginie

Visite guidée du Capitole de l'Etat de Virginie conçu par Jefferson en s'inspirant le la Maison Carrée de Nîmes.

Déjeuner dans Cary Street, un des quartiers animés de la ville, puis le car nous emmène le long de Monument Avenue bordée de statues des grands hommes de la Virginie et de Richmond.

Après avoir emprunté la "plantation Road" qui longe la James River vers l'est, nous visitons Shirley Plantation, une des plus anciennes plantations de tabac fondée en 1613.

Visite de Shirley Plantation

Un champ de coton.

Retour à l'hôtel en faisant une halte à un grand shopping Center , Short Pump Mall.

Diner au River City Diner North

Dimanche 7 octobre 2012

Visite guidée de Williamsburg Colonial

Ci-dessous, photos Monique Fabre et Raymond Thérond

Visite guidée de Jamestown Settlement

Nous nous y rendons par la route touristique de Colonial Parkway.

Ce site reconstitue de manière vivante les conditions de vie du premier établissement anglais fondé en 1608.

Départ pour Norfolk

Cette importante base militaire est la deuxième ville la plus grande de Virginie.

Située sur la côte Atlantique, à l'entrée de la Baie de Chesapeake, à l'ouest de l'embouchure de la James River et de Nansemond River, ainsi qu'au sud des Hampton Roads, Norfolk est traversé par un certains nombres de cours d'eau formant les trois branches de la Elizabeth River : East Branch, South Branch et West Branch, ou par la Lafayette River.

 

Installation au Quality Inn-Norfolk Naval Base

Cocktail à l'hôtel Mariott de Norfolk ...

...Puis diner au 456 Fish

Lundi 8 octobre 2012

Petite promenade sur le port de Norfolk

Malgré un temps très maussade, promenade sur le front de mer à Norfolk. Vue du porte avion USS Wisconsin devenu musée.

 

 

Le jour de l'anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb, nous quittons à regret l'Amérique !

Quelques sites pour continuer le voyage ...